Argumentaire : « Il était une fois des voyageurs qui, dans la nuit noire, se heurtèrent pour la première fois à un éléphant endormi. Chacun en tâta une partie avec effroi. L’éléphant se réveilla et s’éloigna pacifiquement, toujours dans le noir de cette nuit sans lune. Aussitôt, les voyageurs, encore sous le choc, se mirent à décrire l’étrange animal que seules leurs mains avaient touché. S’ils étaient unanimes s’agissant de la rugosité de sa peau, ils ne purent se mettre d’accord sur sa forme : « C’est comme un énorme pilier, dit celui qui avait tâté le pied de la bête. – Non, cela a plutôt la forme d’un grand éventail, affirma celui qui avait palpé l’oreille. – Mais pas du tout, c’est une espèce de corde ! estima celui qui en avait saisi la queue. » Ainsi en est-il de l’Homme qui n’a l’expérience que d’une partie de la réalité, et dont l’esprit limité ne peut en appréhender la totalité. » Éléphant dans le noir, Jalal Eddine Rûmi, maître soufi du XIIIème siècle. Dans la démocratie judiciaire, les intervenants s’opposent pour faire émerger la vérité d’une scène dans un mouvement discursif. Tous ont leur regard focalisé sur une partie de la problématique, et c’est du croisement de ces regards partiaux et partiels que le juge, seul souverain, saura construire son intime conviction. Cependant cette horlogerie s’enraye-t-elle parfois ? Emergence de nouveaux outils et nouveaux savoirs performants ? De nouvelles questions (dangerosité, crédibilité…) ? Besoin de légitimer ses décisions par une autorité dite scientifique, sous la pression continue du grand public ? Préoccupation grandissante pour la personnalité des protagonistes comme source première d’information ? Comme condition pour une justice individualisée ?… Tous les regards semblent se tourner vers celui qui pourrait percer le secret, omniscient dans nos fantasmes – l’est-il dans la réalité ?- : l’expert judiciaire. Qu’est ce qui incombe vraiment à l’expert judiciaire, psychiatre ou psychologue ? Quel est son rôle dans ce processus maïeutique ? En vous proposant de rencontrer chaque protagoniste impliqué dans la construction d’une vérité judiciaire – le juge, l’expert judiciaire, l’avocat, … – nous redéfinirons ensemble les contours de cette mission à la fois si importante et si riche intellectuellement, afin de restaurer la responsabilité qui pèse sur l’expert, tout en le resituant dans le complexe procédural protecteur dans lequel il s’inscrit. Télécharger le programme complet ICI